Article écrit par Carole Barbey – psychologue au cabinet Mens Sana
Définition
Tout comme le burn-out professionnel, le burn-out -ou épuisement- parental résulte d’un déséquilibre qui dure trop longtemps. Imaginez-vous une balance : d’un côté, il y a tout ce qui vous prend de l’énergie (Stresseurs), de l’autre tout ce qui vous en donne (Ressources). Quand les ressources ne suffisent plus à compenser ce qui vous stresse, la balance penche. Le burn-out survient quand ce déséquilibre dure trop longtemps, sans possibilité de récupérer. Le burn-out est un problème de stress et ne doit pas être confondu avec la dépression.
Les parents concernés se sentent épuisés. Ils éprouvent une perte de plaisir ainsi qu’une implication émotionnelle moindre dans leur relation à l’enfant. Ils ont parfois le sentiment de ne plus être le parent qu’ils étaient auparavant ou de ne pas être celui qu’ils auraient souhaité être.

Causes
Tout parent peut être concerné par le burn-out. Il y a bien sûr des éléments qui peuvent favoriser le burn-out chez un parent, tels que le perfectionnisme ou des difficultés à gérer le stress. Le type de pratiques éducatives, comme la mise en place de rituels, ou encore le soutien que se témoignent les deux parents l’un envers l’autre (co-parentalité) sont eux des facteurs protecteurs.
Au-delà de ces éléments individuels, il faut savoir que certains événements historiques ont eux aussi favorisé l’émergence de l’épuisement parental dans nos sociétés : la contraception, l’évolution des droits de l’enfant ou encore les théories psychologiques (par ex. sur l’attachement). Il est pour moi absolument essentiel d’aborder avec les parents ces facteurs d’environnement et de contexte, tels que les valeurs d’individualisme et de performance, dans lesquelles nous vivons. Aujourd’hui nous devons être « au top » dans tous nos rôles identitaires : professionnel, parental et bien sûr un individu épanoui !
Enfin, des éléments de l’environnement proche jouent aussi un rôle important, comme la présence d’un réseau familial élargi (grands-parents, ami-e-s,…).
Conséquences
Le burn-out engendre non seulement une grande souffrance chez le parent concerné, mais celui-ci peut également développer des problèmes de santé physique, des problèmes de sommeil, voire des comportements addictifs ou des idées noires. Il est possible que le parent ait des gestes violents envers son enfant. Les conséquences d’un burn-out parental vont bien sûr porter sur le bien-être de l’enfant, qui peut montrer des signes d’anxiété, des difficultés à dormir, des problèmes somatiques ou encore des difficultés scolaires. Enfin, la relation de couple n’est pas épargnée (conflits, tensions).
Que faire lorsqu’on est concerné ?
Demander de l’aide est une compétence et non pas un aveu de faiblesse. En tant que professionnelle de l’aide, j’accueille un parent qui consulte sans le juger. Il est primordial que le parent puisse parler et être entendu dans ce qu’il vit et ce qu’il ressent et qu’il puisse diminuer son sentiment de culpabilité. Je suis persuadée que toute personne qui demande de l’aide a déjà essayé par de nombreux moyens de s’en sortir et que celle-ci a des forces et des ressources. En cas de burn-out parental, l’objectif à poursuivre est de ré-équilibrer la balance, soit en augmentant les ressources présentes ou en en ajoutant de nouvelles, soit en diminuant les stresseurs.
Carole Barbey, psychologue FSP et praticienne narrative, janvier 2025
Réf. bibliographique
Roskam I. & Mikolajczak M. (2018). Le burn-out parental: Comprendre, diagnostiquer et prendre en charge. De Boeck supérieur